La recherche
Des actions concrètes au service de la recherche contre la sclérose en plaques
Recueil des données au service de recherche
Les membres du consortium OFSEP (Observatoire Français de la Sclérose En Plaques) ont confié à la Fondation EDMUS la mission de gérer et de pérenniser la base de données OFSEP, par l’intermédiaire de sa filiale, EDMUS Services s.a.s.
Objectif
Être un grand outil épidémiologique mis à disposition de la communauté scientifique afin de favoriser la recherche sur la SEP.
Missions
Recueillir des données cliniques, des examens IRM et des échantillons biologiques provenant de tous les patients atteints de SEP ou de maladies apparentées, suivis par les neurologues participants.
Conduire ou faciliter des recherches biomédicales à partir des données et échantillons collectés pour mieux connaître les causes et mécanismes de la SEP, améliorer les soins et évaluer l’efficacité et la sécurité des médicaments.
Un réseau national au service de la collecte de données
400 neurologues
radiologues et biologistes spécialistes de la SEP
45 centres
participants au projet OFSEP
Tout patient présentant une SEP ou une maladie apparentée pris en charge par un neurologue participant à l’OFSEP peut être inclus dans la cohorte s’il donne son consentement. Les données cliniques obligatoirement collectées en routine sont limitées aux données de la fiche minimale OFSEP (FMO). Ces données, définies par les experts du groupe clinique, portent sur la description des patients, de leurs maladies et de leur prise en charge thérapeutique.
La cohorte mère
La cohorte mère est la première cohorte constituée par l’OFSEP. Elle est constituée de patients pour lesquels des données cliniques, des échantillons biologiques et des IRM, tous pseudonymisés, sont collectés, au niveau national. Des populations spécifiques peuvent être incluses dans des cohortes nichées, avec collecte de données supplémentaires :
- C-CIS
- C-RIS
- PROSEP
- NOMADMUS
La cohorte HD
La cohorte haute définition (HD) de l’OFSEP porte sur un sous-groupe de patients bien définis au sein de la cohorte mère, suivis au sein de centres experts (CRC-SEP) depuis 2018.
La cohorte HD organise le suivi annuel et systématique de 2 842 patients en enrichissant les données de la cohorte mère avec des données cliniques supplémentaires, des données de qualité de vie, des données relatives aux modes de vie et aux comorbidités, des IRM cérébrales et des prélèvements biologiques, afin de constituer une collection de données la plus complète possible des caractéristiques des malades.
Les connaissances générées par ce projet serviront, dans une optique de médecine stratifiée, à créer des outils pronostiques spécifiques dans le but d’améliorer la prise en charge des patients, notamment la décision de commencer, maintenir ou adapter les soins.
Parallèlement à cet objectif principalement clinique, des développements méthodologiques et des analyses économiques seront conduits.
Les premiers projets de recherche scientifique utilisant les données de la cohorte HD ont démarré en 2024.
L’utilisation des données médicales des patients
La Fondation EDMUS met en place des moyens concrets au service de la recherche académique en mettant à disposition des médecins et des chercheurs les données de l’OFSEP, en France et à l’international.
Plaidoyer pour la donnée
À l’heure où la collecte et l’exploitation des données font débat, la Fondation EDMUS a choisi de les utiliser à des fins positives pour faire avancer la recherche. Les données des patients représentent une source riche d’informations sur une longue période. L’accès à ces données, mises à disposition par l’OFSEP, permet de réaliser des études plus précisément et plus rapidement. La Fondation EDMUS est garante de la sécurité des données conformément au Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
Parmi les lauréats de l’appel à projets :
Caractérisation clinique, radiologique et biologique de la lésion cérébrale pseudo-tumorale dans le NMOSD.
Les maladies du spectre de la Neuromyélite Optique (NMOSD) sont des maladies inflammatoires majoritairement médiées par des auto-anticorps ciblant les protéines AQP4 ou MOG. Des critères diagnostiques récents permettent d’inclure les formes avec atteinte cérébrale, le plus souvent caractérisées par une ou plusieurs lésions de grande taille d’allure pseudo-tumorale (LPT). À ce jour, il n’existe aucune donnée publiée permettant d’identifier des caractéristiques spécifiques orientant vers une NMOSD face à de telles lésions cérébrales.
L’objectif est d’identifier les données clinico-radiologiques et biologiques pertinentes de ces lésions cérébrales pseudo-tumorales orientant vers une NMOSD. Les patients atteints de NMOSD avec une LPT seront identifiés à partir de la base nationale NMOSD NOMADMUS. Leurs caractéristiques cliniques et radiologiques seront comparées entre elles ainsi qu’à deux autres groupes de patients SEP et idiopathiques avec LPT identifiés dans la cohorte OFSEP. Ainsi, il sera possible de préciser les critères orientant le diagnostic vers une NMOSD et de préciser le pronostic de ces lésions tout en évitant au patient une biopsie cérébrale régulièrement faite dans ce contexte.
Médiateur du lien entre statut socioéconomique et évolution du handicap dans la sclérose en plaques.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique chronique conduisant à un handicap à long-terme. Depuis plusieurs années, des chercheurs ont constaté que la santé et les caractéristiques sociales pouvaient être associées, conduisant ainsi à montrer que face à la mortalité, la survenue ou l’évolution de certaines maladies, des inégalités sociales existaient.
Dans le domaine de la SEP, des travaux ont déjà été réalisés démontrant un lien entre le statut socio-économique individuel et la progression du handicap chez les patients atteints de SEP. Dans ce projet, nous chercherons à comprendre ces liens qui peuvent exister entre le statut socioéconomique individuel tels que le niveau d’éducation, la catégorie socioprofessionnelle ou les revenus et la progression du handicap à partir de facteurs mesurés à l’échelle individuelle comme le mode de vie des patients, leur statut tabagique par exemple, l’état de santé en dehors de la SEP, s’ils sont atteints ou non d’obésité par exemple, mais également à partir de facteurs mesurés à l’échelle du quartier de résidence, comme le niveau socio-économique du quartier ou encore le niveau d’accès aux soins en général ou plus spécifiquement la proximité géographique à un neurologue.
L’explication des liens retrouvés entre le statut socio-économique individuel et la progression du handicap par des facteurs modifiables pourraient permettre de mieux adapter la prise en charge.
Évaluation de l’utilisation des ressources de soins avant le diagnostic du syndrome radiologiquement isolé et identification de profils spécifiques liés à un évènement clinique.
Depuis plus de dix ans, la France collecte par l’intermédiaire du consortium international d’étude du RIS, de la SFSEP et de l’OFSEP, des sujets asymptomatiques qui présentent des IRM cérébrales et/ou médullaires répondant aux critères de dissémination spatiale de SEP. On décrit cette situation comme préRIS (critères de 2017) ou RIS (critères de 2005). Les sujets RIS évoluent en maladie clinique dans les dix ans selon des facteurs pronostiques qui sont le jeune âge, la positivité du LCR, la présence de lésions médullaires.
En parallèle depuis 5 ans, des recherches se développent sur une phase prodromale de la SEP, correspondant à des symptômes non-spécifiques de SEP dans les années qui précèdent le diagnostic, justifiant une augmentation des ressources médicales par une augmentation de consultations, d’imagerie ou d’hospitalisations.
Il n’y a pas de lien actuel entre cette phase prodromale et les RIS. L’objectif est d’explorer, grâce au chaînage SNDS2, l’utilisation des ressources médicales dans les années qui précèdent le diagnostic de formes asymptomatiques de SEP sur la période 2009-2019.